lundi 2 juin 2008

Le Chateau




L'HORLOGE, LES SERRES, L' ORANGERIE DU CHÄTEAU.


LE CHÄTEAU: LE PERRON, LE SALON VITRE



Neuilly-les- Dijon, entrée du château

Le château
En 1970, le château de neuilly a été démoli. On a construit à sa place un lotissement.
Du château et de son parc, il reste quelques arbres, les écuries et des bouts de mur de parc.
En 1900, l'allée des Marroniers était plantée de sapins et s'appelait Allée de Neuilly. Elle traversait comme aujourd'hui la place de la Liberté et venait au portail du château.
Un visiteur arrivait : il sonnait à la cloche du portail.
Le concierge sortait de la loge et ouvrait la grille.
Quand le visiteur était entré, le concierge sonnait à son tour pour annoncer la visite aux châtelains.
Le visiteur suivait son chemain qui le menait au château.
Ce chemin était fait d'aiguilles, c'est-à-dire de graviers mi-gros tirés de l'Ouche.
Dans le temps, les manouvriers ne manquaient pas pour tirer du sable de l'Ouche et pour le cribler.
Tout le monde pouvait se faire manouvrier. Les manouvriers changeaient le gravier dans un tombereau et l'apportaient au château.
Le château appartenait au Vicomte Henry Legouz de Saint-Seine que nous appelions le Comte de Saint-Seine.
Peu de gens y étaient admis. J'y entrais parce que mon père était appelé de temps en temps pour faire des travaux et que je l'accompagnais. Plus tard, devenu maçon moi-même, j'y étais appelé aussi.
J'ai dû pénétrer une ou deux fois dans le salon et dans la salle à manger.
Dans le salon le parquet dessinait des V. Mon père refaisait les plâtres du plafond. Il repeignait les lambris d'appui au blanc de céruse. Au-dessus des lambris, je me rappelle que les murs étaint tapissés de tissu. Des fauteuils anciens étaient eux-aussi blancs (leur bois). Ce salon était vitré et regardait le perron et le parc.
Au fond du salon, une porte ouvrait sur un couloir où un escalier de pierre décoré de tableaux montait au premier étage. Un des tableaux représentait le Comte en pied portant sa canne. Des bustes blancs étaient posés sur des consoles bordées de velours rouge.
La porte du couloire donnait sur une salle à manger. Les meubles et les boiseries y étaient peut-être en acajou car j'ai gardé de cette pièce une impression de grenat. Au milieu de la salle se trouvait une grande table rectangulaire où mangeait le Comte. Les 2 fenêtres de la salle à manger regardaient le parc et un petit bassin rond avec une statue d'enfant.
A l'autre bout, la salle donnait sur un couloir et une cuisine.
Cette partie était plus basse. On descendait deux marches. La porte de la cuisine était grosse et lourde. La cuisine comportait une grande table rectangulaire, un grand fourneau, une grande pierre d'évier munie d'une pompe et une grande cheminée contre laquelle toutes les casserolles étaient exposées. La tradition rapporte que cette partie du château, plus ancienne, étaient autrefois une folie et que ces Messieurs tenaient leurs repas autour de cette table.
Au premier étage, il y avait des pièces en enfilade.
La Contesse Rosabla avait sa chambre au-dessus du salon vitré. Elle dormait dans un lit à baldaquin.
Le deuxième étage était constitué de petites chambres de bonnes.
Au-dessus, enfin, se trouvaient les combles. J'y montais avec mon père pour réparer les toits ou pour ramoner les cheminées. Ces greniers, bas, ne contenaient pas un bric-à-brac comme on pourrait l'imaginer dans un vieux château.
Le personnel se composait de Mme Clairmontel, cuisinière, de son fils Gustave, de Lucien Boiget, tous deux valets, et de Mlle Fonchette, lingère.
Les valets portaient la livrée, veste noire et petit tablier blanc, comme les garçons de café. Ils faisaient le ménage, servaient à table, ciraient les bottes du Comte portait des bottes vernies toujours impecables.
Quelquefois, Gustave Clairmontel et Lucien Boiget venaient prendre l'apéritif au café du centre .
Tous ces gens habitaient au château. La cuisinière avait sa chambre à côté de la cuisine. Les autres dormaient au deuxième étage.
Ils mangeaient dans la cuisine autour de la grande table.
Depuis le salon vitré, on voyait l'horloge et les serres.
L'horloge- on disait un horloge – était une tour haute de 7 métre surmontée d'une galerie. Une galerie. Une échelle intérieure y montait. On remontait le mécanisme une fois par semaine. On entendait l'horloge sonner les heures jusque dans le village ( N.B. : l'église du village ne sonnait que l'Angélus, trois fois par jour).
A côté de l'horloge se trouvaient les serres. Elles étaient un peu enterrées. Des semis trésissaient dans les caisses sur les tables.
Une orangerie jouxtait les serres. Les orangers passaient là l'hiver, dans leurs caisses. En été, on les disposait autour du château.
Les serres et l'orangerie étaient chauffées par un gros fourneau. Des tuyaux partaient du fourneau et passaient sous les caisses des semis pour les chaufer.
Les travaux nous conduisaient aussi dans la cave. Elle était voûtée. Le château était chauffé par un chauffage central équipé non pas de radiateurs mais de conduits d'air chaud qui passaient dans les murs.
Le Comte n'avait ni voiture ni cheval. Quand il avait besoin d'aller à Dijon, il faisait venir une voiture de place. Dans les écuries, il y avait une chaise à porteurs.
Dans le parc s'etendait une grande pièce d'eau. Elle était peuplée de carpes et comprtait une île. On pouvait aller sur l'île en empruntant une barque et quitter l'île en empruntant une passerelle. L'eau de cette pièce venait d'une source située près de la Rente de Bray grâce à une conduite souterraine qui suivait la ligne de chemin de fer. Mon père et moi devions déboucher de temps en temps cette conduite où des racines s'infiltraient.
Non loin de la pièce d'eau, une allée de grands platanes menait à la glacière. Celle-ci était enterrée dans le sol très pentu, en contrebas de la route nationale.
La pièce d'eau, gelée en hiver, fournissait la glace.
Celle-ci se conservait dans la glacière en été. On decendait dans le trou rempli de glace les bouteilles à rafraîchir.
Je n'ai pas connu la comtesse épouse du Comte.
J'ai connu seulement le fils et son épouse, Rosalba. Plus tard, le fils de Rosalba vécurent séparés. Le fils vivait à Paris. Rosalba restait à Neuilly avec le vieux Comte.
Rosalba se promenait dans le pac. Le Comte lui-aussi aimait son parc. Il s'y promenait coiffé d'un feutre. Rosalba portait la mode de l'époque ; le chapeau et l'ombrelle.
Que pouvaient-ils voir dans le parc ? Une vaste pelouse, des cèdres, beaucoup d 'écureuils, sur un côté une rocaille formait une grotte.
Au fond du parc, deux lions de pierre, hauts de 1mètre, séparés de 10 mètres, regardaient en direction de Crimolois. Mais ils ne pouvaient rien voir car, devant eux, le sol s'élevait en terrasse. Le parc, clos de murs de toutes parts, était fermé ici par une grille. Par la grille apparaissaient la campagne et Crimolois au loin.
L'angle gauche faisait aussi terrasse. Là sous des platanes, on pouvait s'asseoir sur un banc de pierre. La Comtesse y prenait le thé avec ses amies.
N.B. La tradition rapporte que les 2 lions encadraient dans le temps une scène de théâtre de verdure. On aurait donné là des représentations. Les spectateurs se tenaient assis sur le sol qui s'élevait pour former la terasse.
Article extrait du livre "A Neuilly-lès-Dijon en 1900" de Fernand Caillot et Michel Manca.

1 commentaire:

parc a dit…

Bonjour,
Je suis né en 1946 à neuilly et je suis très surpris par ce blog qui m'a rappelé tant de souvenirs , bravo pour ce travail.
le parc du chateau a été un merveilleux terrain de jeux pour toute ma génération.
je possède des photos de l'époque, si vous ètes interessès ?
a bientôt.